Cette réédition augmentée propose des extraits de poèmes, des articles de journaux français et étrangers, des morceaux choisis de la production de Jacques d'Adelswärd. Et, pour la première fois, elle propose la pièce de théâtre Les messes noires de Roland Brévannes, s’inspirant des faits de l’avenue de Friedland. Cette pièce avait été censurée à l’époque, puis mise en scène au théâtre de la Bodinière à Paris.
L’héritage de la classe intellectuelle qui avait condamné Jacques d'Adelswärd à l’exil resurgit vigoureusement dès que ce nom tant méprisé réapparaît dans les catalogues éditoriaux. Il serait démuni de talent littéraire, ne figurerait pas parmi les grands auteurs. Mais est-ce bien l’écrivain que l’on critique... ou plutôt sa personne ? Et puis, combien de grands auteurs peuplent les anthologies, les librairies, les festivals, la mémoire collective ? Théophile Gautier, dans un siècle désormais lointain, écrivait à propos du romantisme que « si le public ne s’occupe guère d’habitude que des étoiles de première grandeur, il n’existe pas moins dans les cieux des lueurs vagues qu’on néglige, et qui sont parfois des mondes considérables [...] et qui jouent un rôle important dans l’harmonie universelle ». On a donc vu émerger le sentiment d’une vision formatée de l’histoire littéraire.