Antonia Pozzi (1912-1938), suicidée à l'âge de 26 ans, est une des voix les plus intenses et originales de la poésie italienne contemporaine. Publiée posthume, sa considérable production poétique suscita l’admiration de poètes tels que Vittorio Sereni, Eugenio Montale et Thomas Stearns Eliot, entre autres. En présentant un choix de poèmes accompagnés d’écrits intimes et critiques inédits, ce recueil espère contribuer à faire connaître davantage au public français l’œuvre de cette auteure qui reste encore à découvrir.
Le volume est enrichi par la préface de Matteo Mario Vecchio, un des principaux spécialistes d’Antonia Pozzi, ainsi que par la nouvelle traduction proposée par Camilla Maria Cederna.
Pour Antonia Pozzi les mots d’Eugenio Montale, sans doute l’exégète le plus significatif et pointu de son œuvre dans les années Quarante, valent toujours. Et même si par la synthèse
d’une « note », il se révèle son biographe le plus perspicace résumant, dans les confins d’un article de journal, les points idéologiques d’une existence :
Antonia Pozzi requiert une lecture qui fait vivre en nous les développements qui y sont contenus et qui ne sont qu’en partie exprimés. Si son journal nous aide à pénétrer cette âme, aucune réduction qui isolerait des vers et des lueurs de poésie ne pourra nous donner une image partielle, diminuée, d’elle.
Éclairs
Cette nuit un ciel tremblant
malade de nuages noirs
avive par des lueurs
mon désir sans sommeil
et le rend dur et luisant
comme une lame d’acier.
S. Margherita, 23 juin 1929
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